Quelles aides financières pour le permis des jeunes ?
La formation au permis de conduire coûte en moyenne 1600 euros selon le rapport Gilbert de 2014. Un prix élevé si l’on compte que l’apprentissage de la conduite est indispensable pour garantir la sécurité sur les routes et que l’obtention du permis est souvent indispensable pour s’insérer dans la vie active. Si la France est en ligne avec les tarifs des autres pays européens (le permis coûte en moyenne 1500 euros en Allemagne, 1600€ au Royaume-Uni, 1500€ en Autriche…), il n’en reste pas moins que ces chiffres sont prohibitifs pour beaucoup de personnes, et notamment les jeunes dont la famille ne peut pas toujours soutenir un tel coût.
Toutefois des aides existent en France pour permettre aux jeunes d’accéder à ce sésame de la mobilité souvent exigé par un cursus de formation, la recherche d’un emploi ou même pour mener à bien une activité professionnelle. Soumises à conditions et différentes selon votre situation ou votre lieu de résidence, elles valent la peine d’être envisagées et peuvent donner un coup de pouce non négligeable aux aspirants conducteurs !
Permis à 1 euro par jour
Le permis dit « à 1 euro par jour » est en réalité un dispositif de prêt à taux zéro destiné aux jeunes de 15 à 25 ans qui, après acceptation du dossier et dans la limite de 1200 euros, permet de financer le permis ou encore la conduite accompagnée, avec un remboursement d’un euro par jour, sans intérêts. Mis en place en 2005 et à l’origine réservé aux candidats se présentant pour la première fois, il est, depuis la réforme du 13 juin 2014, ouvert également après un échec à l’examen.
A noter, les apprentis, les jeunes sous contrat d’insertion dans la vie sociale et toute autre personne entre 16 et 25 ans bénéficiant déjà d’une aide financière de l’état ou d’une collectivité locale peuvent également demander ce prêt à taux zéro, mais seront financés dans une moindre mesure (600 euros maximum).
Informez-vous auprès d’une auto-école adhérente au permis à 1 euros par jour (edukar en faisant partie) pour signer un contrat de formation puis rendez-vous dans une banque ou une compagnie d’assurance partenaire pour vérifier votre éligibilité. Si le bénéficiaire est mineur (pour la formation à la conduite accompagnée), ce sont les parents qui doivent emprunter. Dans le cas où l’organisme de financement jugerait vos garanties insuffisantes, sachez que vous pouvez demander une garantie d’Etat par l’intermédiaire d’une mission locale.
Bourse au permis
Certaines villes ont mis en place un dispositif permettant de proposer à des jeunes de 18 à 25 ans sans ressources une prise en charge partielle (jusqu’à 80%) du prix du permis de conduire en échange d’heures de travail d’intérêt collectif comme l’aide aux personnes âgées de la ville. Environ 60 villes ont aujourd’hui adopté ce système et sélectionnent sur dossier les candidats, qui peuvent par ailleurs cumuler bourse au permis et permis à un euro par jour s’ils s’inscrivent dans une auto-école adhérant à la Charte de qualité.
Le fond d’Aide aux jeunes
Le FAJ (fond d’aide aux jeunes) permet aux jeunes de 18 à 25 ans qui disposent de faibles ressources de faire une demande à leur département, par l’intermédiaire d’une mission locale, pour obtenir une aide nécessaire au financement du permis de conduire. Cette allocation peut être accordée lorsqu’elle est motivée par un besoin de formation précis, ou par une promesse d’embauche requérant explicitement la possession du permis de conduire. Le département peut dans ce cas proposer une aide au projet d’insertion pouvant atteindre 1000 euros.
D’autres aides départementales ou régionales
Dans certaines régions, des initiatives locales peuvent aider au financement partiel du permis de conduire. Les conditions d’attribution sont généralement liées à des conditions de ressources et à une recherche active d’emploi. Dans certains cas, l’obtention récente d’un diplôme professionnalisant peut être requise. Renseignez-vous auprès du conseil général ou régional.
Aides à l’insertion professionnelle
Une assistance sociale du CCSA (Centre Communal d’Action Sociale) de votre ville ou un conseiller Pôle emploi pourront aussi vous orienter vers une aide à l’insertion professionnelle pour passer le permis B si vous êtes en recherche active d’un emploi.
Si vous êtes intérimaire et que vous avez effectué plus de 450 heures de mission au cours de l’année écoulée, une aide de 500 euros pour passer votre permis peut aussi vous être accordée par le FASTT (Fonds d’Action Sociale du Travail Temporaire), à condition que vous vous inscriviez auprès d’une école de conduite conventionnée par l’Etat dans le cadre du permis à 1 € par jour. D’autres organismes peuvent être sollicités, comme le FONGECIF (Fonds de Gestion des Congés Individuels de Formation) qui pourrait vous aider dans le cadre d’une demande de CIF (Congé Individuel de Formation).
Aides pour les personnes en situation de handicap
Les personnes en situation de handicap peuvent quant à elles, mais uniquement dans le cadre d’une formation au permis nécessaire à leur insertion ou maintien professionnel, déposer une demande auprès de l’AGEFIPH (Association de Gestion des Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées) qui pourra financer partiellement leur permis de conduire, dans une limite de 600 à 1000 euros selon les cas. L’AGEFIPH peut dans certains cas également participer au financement d’un véhicule ou à son aménagement. Renseignez-vous auprès de Pôle emploi ou directement de l’AGEFIPH.
N’hésitez donc pas à bien vous informer et à solliciter les institutions si vous avez entre 16 et 25 ans et que vous manquez de ressources pour passer votre permis. Si vous répondez à certains critères d’attribution, vos problèmes financiers pourraient n’être plus qu’un frein relatif à l’obtention de votre permis !