La sécurité routière, parce que ça ne touche pas que les autres
Qui dit fêtes de fin d’années, dit boissons alcoolisées et autres manquements au code de la route que les automobilistes pourraient faire. Comme tous les ans, la sécurité routière remet sur le devant de la scène les thèmes qui feront peut-être basculer la vie d’au moins deux personnes. Parce qu’il ne faut pas l’oublier, les victimes d’un accident de la route se trouvent des deux côtés du volant.
Manque d’inattention, alcoolémie trop élevée, contrôles non effectuées, nombreuses peuvent être les fautes commises lors d’une soirée qui devait être synonyme de fête, mais qui pourtant se termine en drame. Et, effectivement, les accidents hantent aussi les conducteurs victimes de leurs imprudences.
Après l’ancien spot de prévention de début d’année 2014, c’est sur ce constat que le nouveau spot de prévention routière a été tourné par l’acteur et réalisateur Mathieu Amalric. Avec un intitulé de circonstance, La magie de Noël, ce court métrage de 5 minutes mettant en scène Pio Marmaï (dans le rôle du père) et Caroline Ducey (dans celui de la mère) permet de rappeler que l’enfer se vit aussi chez le survivant. Arborant une description choc : « Le moindre cadeau, le moindre geste lui rappellent irrémédiablement cet instant d’inattention qui restera gravé en lui », le spot reprend des scènes courtes mais pleines de sous-entendus efficaces montrant le quotidien empli de remords et d’amertumes d’un père et le regard que porte sa famille et ses amis sur lui.
L’objectif du film est clair : montrer au public que cette histoire pourrait arriver à chacun d’entre nous. Il n’y a pas de gentils, de méchants, de violents ou de non violents, des chauffards et des non chauffards. Nous sommes tous égaux par rapport à l’inattention au volant.
Il est intéressant de noter que le court métrage regroupe un deuxième thème (en plus de montrer la face miroir de la tragédie) : le fait d’envoyer des SMS au volant.
Nommé par l’anglicisme « Texting », ce nouveau phénomène de société est une des suites logiques de l’avènement des nouvelles technologies dans notre quotidien. Connectés, toujours plus et toujours plus souvent, nous nous retrouvons aussi déconnectés du monde environnant. Répondre à un SMS, lire une notification Facebook, voir la nouvelle photo des vacances d’un ami sur Instagram, des gestes du quotidien qui transposés au volant rendent possible le constat suivant : Les jeunes auraient désormais plus de chance de mourir au volant en écrivant des SMS qu’en étant ivre d’après une récente étude du Cohen Childen’s Medical Center de New York.
Plus de la moitié des lycéens avouent user de leurs pouces pour rester connectés quand ils conduisent. En effet, contrairement à l’alcool qui reste occasionnel, l’addiction aux mobiles est quant à elle quotidienne. Cette banalisation multiplie par 23 les chances d’avoir un accident. Autre fait marquant, interdire cette pratique au volant n’aurait qu’une incidence mineure puisqu’aux États-Unis, 57% des jeunes envoient des textos dans les États où c’est interdit contre seulement 2% de plus dans les États où ça ne l’est pas.
Cependant, ces chiffres sont américains et nous sommes relativement mieux lotis en France où « seulement » 39% des moins de 25 ans utilisent leur portable pour envoyer des SMS tout en conduisant.