Le taux de réussite au permis de conduire

Le taux de réussite au permis est souvent un facteur important lorsqu’il s’agit de choisir une auto-école. Mais que signifie-t-il exactement ? Que cachent les disparités régionales et dans quelle mesure est-ce un indicateur fiable ?

Qu’est-ce que le taux de réussite au permis ?

Le taux de réussite au permis indique la proportion de candidats ayant passé avec succès l‘examen du permis de conduire sur le nombre total de personnes inscrites. Il représente donc le pourcentage de réussite et se décline en données nationales, départementales et municipales pour chaque permis, auto et moto. C’est un indicateur qui permet aux futurs candidats d’estimer leurs chances, mais aussi de faire un choix entre différents établissements d’une même zone en comparant les chiffres des auto-écoles et ceux de leur ville ou département. Il sert aussi, au niveau national, à mettre en relief certaines disparités pour tenter d’y trouver des solutions.

Quels sont les critères qui expliquent les variations de taux ?

Si les taux de réussite au permis sont des données officielles fiables, communiquées chaque année par le ministère de l’intérieur, il n’empêche que leur variation ne s’explique pas seulement mathématiquement. Le taux peut en effet varier sensiblement selon des données subjectives pas toujours mesurables statistiquement parlant.

• La réussite à l’examen dépend en grande partie de l’aptitude de l’élève à la conduite et de sa préparation. Gestion du stress, confiance en soi, prudence, temps consacré à l’assimilation du code de la route et nombre d’heures dédiées à la pratique entrent ainsi en ligne de compte dans l’obtention, ou non, du permis de conduire. C’est sans doute ce qui explique que le taux de réussite soit plus important pour les candidats ayant opté pour l’AAC, l’apprentissage anticipé de la conduite, qui les prépare sur plus long terme et contribue à leur donner une aisance et une confiance en eux majeures. Le taux de réussite à l’examen avoisine alors les 70%. De même, les élèves ne se limitant pas au forfait minimum imposé de 20h de conduite voient leur chance de réussite augmenter.
• La qualité de la formation est bien entendu un facteur déterminant. Des formateurs motivés et impliqués évoluant dans une structure innovante à l’écoute des besoins de candidats fourniront à leurs élèves des conditions d’apprentissage idéales pour progresser et arriver à l’examen bien préparés.
• L’emplacement de l’auto-école joue aussi un rôle dans le taux de réussite au permis. Des routes peu fréquentées et sans difficultés majeures constituent pour un candidat un environnement de choix, tandis que des axes urbains affolés induisent un stress majeur et des situations imprévisibles à gérer qui sont autant de pièges auxquels il n’est pas forcément préparé. C’est pourquoi les taux de réussite à Paris et dans les grandes villes de France sont plus bas que ceux des zones rurales à moindre trafic, et c’est pour cette raison aussi que le taux de réussite d’une auto-école doit toujours être comparé à des chiffres locaux et non nationaux.
• On peut aussi citer la bienveillance et la préparation de chaque inspecteur, qui n’a que 35 minutes pour juger les compétences d’un candidat et dont l’appréciation des prestations et circonstances est bien entendu subjective. On juge parfois que les meilleurs inspecteurs sont d’anciens moniteurs, plus à l’écoute et sachant avec davantage de maîtrise quand intervenir ou donner des directives par exemple, mais tous n’ont pas bénéficié de cet apprentissage.
• Le nombre de candidats présentés par une auto-école est aussi un facteur déterminant pour son taux de réussite. En ne sélectionnant que les meilleurs à chaque passage, l’établissement s’assure un pourcentage de réussite élevé, mais impose aussi à ses candidats des délais de présentation et un nombre de leçons de conduite majeurs.

Les taux de réussite moyen en France pour les différents permis

Selon les données officielles du ministère de l’intérieur en 2014, le taux de réussite toute présentation confondue à l’examen du permis de conduire de catégorie B est de 60% en France, avec des disparités allant d’un taux de 43% à Paris ou 39% dans le Val-de-Marne à une moyenne de 78% dans la Marne.

L’examen du code de la route voit quant à lui son taux de réussite varier de 42% à Mayotte à 75% en Seine-et-Marne et dans les Hauts-de-Seine, avec une moyenne nationale de 64% (chiffres 2012).

Les taux de réussite moyens du permis moto (permis A) sont particulièrement élevés, avec une moyenne nationale de 93%. Des chiffres qui peuvent s’expliquer par la motivation accrue des candidats qui sont souvent des passionnés et s’inscrivent à l’examen non par nécessité mais par goût. On peut penser aussi que les aspirants motards sont déjà des conducteurs de voiture expérimentés, et ne sont donc pas tout à fait des débutants sur la route. Les taux de réussite oscillent ainsi entre 83% pour le département de l’Indre et la Guadeloupe et 98% pour la Lozère, la Charente et la Meuse.

Comment connaître le taux de réussite dans son département et dans sa ville ?

Vous pouvez vous informer sur le taux de réussite dans votre département ou votre ville auprès de la préfecture, qui détient aussi les chiffres pour chaque auto-école. Vous pouvez aussi vous adresser directement à chaque établissement, par exemple lorsque vous faites établir des devis avant de faire votre choix. N’oubliez jamais de comparer les chiffres au taux moyen de la ville et non à la moyenne nationale qui n’est pas toujours représentative selon la zone où vous vous trouvez.

Si le taux de réussite est souvent un critère important dans le choix d’une auto-école, le chiffre est à évaluer dans toute sa complexité et ne doit pas être le seul déterminant dans votre choix. Mieux vaut prendre en compte aussi d’autres facteurs comme la disponibilité, la proximité, les tarifs et la réputation de l’établissement. C’est d’autant plus vrai que certaines écoles imposent des heures supplémentaires aux candidats pour s’assurer un pourcentage de réussite élevé, qu’elles ne choisissent de présenter qu’un faible nombre de personnes très préparées, et que les mieux placées dans le classement, arguant de leur réussite, se permettent parfois de demander des tarifs de formation plus élevés !